le web designer se permet un petit message : OK, de prime abord ça ressemble à un pavé de compétition. Mais je vous jure que ça se boit comme du p'tit lait, et que, quand vous aurez appris tous les rouages secrets de la mécanique d'Auréole, les créations que vous adopterez ou avez adoptées n'en auront que plus d'âme ... C'est ma promesse.
THE QUESTION : DE QUOI SE NOURRIT MA CREATIVITE
D’où me vient cette créativité ? Cette question d'une voisine, on me la pose souvent.
En y réflechissant, les sources sont multiples :
LA FILIATION
Déjà je crois que je peux remercier mes parents.
Mon père, qui avait pour habitude de me raconter des histoires le soir. Des histoires qu’il inventait lui-même au fur
et à mesure de ses récits, en y incluant des bribes de ma vie d’enfant, qu’il sublimait ou ridiculisait pour mon plus
grand bonheur. Merci Papa.
Et ma mère… si elle m’entend de « là haut ». Ma mère, Papillon de son surnom, qui ne m’a jamais réprimandée quand,
à l’instar des chats, je préférais jouer avec les cartons qu’avec les jouets qu’ils avaient contenu.
Ma mère qui devait déployer des trésors d’ingéniosité pour étendre son linge lorsqu’enfant j’accaparais son étendoir pour m’y construire une
cabane et y dormir plusieurs nuits.
Elle s’est accommodée de mes rideaux troués car j’y prélevais de quoi faire la garde robe de mes poupées
cousue à l’agrafeuse.
Et au fil des ans elle a su préserver mon imagination débordante en me suivant dans mes pérégrinations.
Elle a encouragé la lecture plutôt que la télé, elle m’a laissée dessiner des heures, elle s’est résignée à ce que je me déguise en fée
avec un tutu pour faire de la randonnée
(bah quoi ? Une fée ça randonne mieux !) elle a approuvé mes envies d’écriture, de danse et de théâtre… Bref merci maman.
CETTE PUTAIN D'ADOLESCENCE
Et puis vous avez sans doute connu les complications de l’adolescence, ces années où on est mal dans ses converses… il y a cette période où on grandit trop vite (pour moi c’était trop trop trop vite et trop trop trop grande) et où on voudrait se cacher. Mais trop sociable et trop vivante pour garder mon trop grand corps à l’abri des regards dans la solitude de ma chambre, il a fallu apprivoiser le « mal être » en le transformant en « bien faire » : pour que tu ne regardes pas ce que je suis, regarde ce que je fais. Ce n’est pas parce que je suis inintéressante que je ne peux pas faire des choses qui le sont. Si je m’aimais davantage je serais moins créative j’en suis certaine.
REGARDE MON LOOK !
Commence alors cette période où tu customises tes fringues. Si tu me regardes pour mon look, tu ne me regardes pas pour ce que je suis. Exister pour disparaître. S’exhiber pour mieux se cacher. C’est dans la peau de cette ado « mal dans ses converses » qu’est née la créatrice tout terrain de la scène à la machine à coudre. Tous les supports sont bons pour raconter des histoires. Exister dans les coulisses de son art. Se cacher sous les projecteurs. FAIRE plutôt qu’ÊTRE ou paraître. Si raconter des histoires avec un stylo ou des crayons de couleur était un moyen de faire diversion pour la Cathy adolescente c’est devenu une seconde nature. Mes projets créatifs ont donc toujours pris plus de place dans mon esprit que tout le reste. Naturellement.
LA SPIRALE
Il y a peu, une amie m’a dit « la couture, c’est comme une langue maternelle, que tu parles couramment ». Et pour moi la création est elle-même genèse de la créativité, comme la poule et l’œuf, telle une force centrifuge qui ne s’arrête pas. C’est dans la matière et dans la confection elle-même que naît l’idée suivante. C’est dans le « labeur » que germe une trouvaille. La créativité ne pourrait pas être théorique pour moi. C’est une des raisons pour lesquelles je travaille beaucoup… pour l’urgence de réaliser l’idée suivante. On m’a demandé récemment pourquoi je ne faisais pas de « séries limitées » plutôt que des pièces uniques. Je serais au supplice de refaire la même chose au détriment de nouvelles idées qui ne pourront pas voir le jour.
RENTABILITÉ ? VOUS ÉCRIVEZ ÇA COMMENT ?
La deuxième raison pour laquelle je travaille beaucoup est simple… j’ai fait le choix de vivre de mes créations et j’ai très vite compris que les 35h ne seraient pas pour moi. Je pourrais être plus « rentable ». Vendre plus de coupons, faire des choses plus simples et m’organiser en optimisant mon temps de travail comme Taylor le préconisait. Chercher mes idées chez les autres pour gagner du temps… Mais ce n’est pas moi. Les méandres de la logistique et du calcul sont autant de freins à ma créativité. J’ai besoin de me nourrir d’essentiel. Je pourrais aussi essayer de développer ma page à coup d’hashtag et de demandes de partage mais vous êtes arrivé(e)s là naturellement et VOUS êtes essentiel(le)s.
MA PLUS BELLE HISTOIRE D'AMOUR C'EST ... VOUS(*)
Vous m’acceptez avec mes nouvelles idées farfelues, avec cette méthode peu conventionnelle du tirage au sort, vous prenez tout : des aventures du chat à mon humour pourri, en passant par mon tutoiement naturel. Je ne tiens pas à ce que vous soyez plus nombreux, j’ai les meilleurs abonnés de la terre. Je ne tiens pas à mieux gagner ma vie j’ai le plus beau métier du monde. Cultiver l’important et l’essentiel pour ne pas se perdre. Dernier point moteur de ma créativité… le meilleur pour la fin. Tout ça c’est comme la cuisine. C’est bien beau d’aimer cuisiner, mais si on est seul à table c’est moins motivant. Je ne vous cache pas que le plaisir de créer réside aussi dans le plaisir de vous montrer. Dans celui de lire vos retours. Il réside dans le désir de vous surprendre. Voilà ceci qui expliquerait à peu près cela.
Et donc ? LA RÉPONSE EN DEUX (hum) MOTS ?
Si j’avais eu une maman plus conventionnelle… si j’avais poussé moins vite qu’une asperge… si je m’étais aimée suffisamment pour ne pas me surpasser, si je n’avais pas eu la chance de vous avoir pour m’encourager… Il y a peut être une part d’inné, sans doute une part d’acquis, et certainement une part d’embûches contournées…
POUR CONCLURE
Alors si vous avez des enfants qui ne s’aiment pas, apprenez-leur que la solution ne se trouve pas dans les filtres et les selfies tronqués.
On peut vendre du rêve sans tromper.
Ils peuvent puiser une force inouïe de ce mal être. Ne pas s’aimer peut être un moteur tellement puissant.
Bonne journée à tous.
Et… MERCI ❤️
(*)Mon p'tit coeur, c'est pas moi qui ai rédigé ça (d'abord c'est une chanteuse, et quelle chanteuse !), et puis ça a été repris honteusement par la "web designer" sans mon consentement. Elle va m'entendre celle-là ...